Comment reprendre un commerce étape par étape ?

Acheter ou reprendre     7 min.    

Opter pour la reprise plutôt que la création permet de disposer d’un commerce déjà établi. Vous avez ainsi une vision globale des performances et du potentiel du commerce. Néanmoins, réussir la reprise d’un commerce demande de procéder par étape.  

Faire le point sur ses compétences

Avant de vous lancer dans la reprise d’un commerce, vous devez faire le point sur votre situation personnelle, vos qualités et vos connaissances. Cette étape est importante afin de déterminer quel type de commerce est fait pour vous, et savoir si vous êtes en mesure de reprendre un commerce.

Parmi les compétences et qualités nécessaires à la reprise d’un commerce, on retrouve :

  • Le goût pour le contact avec la clientèle afin de la fidéliser,
  • Le sens du commerce,
  • Une bonne gestion du stress afin de faire face aux imprévus,
  • Un bon sens du management,
  • Des connaissances en matière de gestion et de comptabilité, nécessaires notamment lors de la reprise et de l’élaboration du business plan,
  • Des connaissances des réglementations liées à l’activité du commerce visé.

En effet, reprendre une entreprise demande d’avoir un projet clair et d’évaluer ses ressources. Il est donc important de se poser les bonnes questions avant de se lancer et d’avoir une bonne dose de motivation pour tenir son commerce.

En outre, une expertise du métier ou du secteur d’activité est aussi un avantage pour votre projet de reprise.

Comment trouver un commerce à reprendre ?

Dans un premier temps, vous devez déterminer la zone dans laquelle vous souhaitez vous installer afin de cibler votre recherche de commerce.

Vous devez également définir le secteur d’activité en fonction de vos connaissances ou de vos envies.

Pour trouver un commerce vous pouvez par exemple contacter la chambre de commerce et d’industrie (CCI), passer par des bourses en ligne comme celle de BPI France, ou bien faire appel à des professionnels de l’immobilier d’entreprise et de la transaction de commerces.

Les étapes à suivre pour reprendre un commerce

Après avoir identifié un commerce correspondant à votre projet de reprise, vous devez suivre quelques étapes avant la concrétisation de la reprise.

– Contacter le vendeur 

Avant de contacter le vendeur du commerce, il est conseillé de lister les questions que vous souhaitez lui poser sur les sujets suivants :

  • La clientèle et son profil notamment la fidélité, la fréquence d’achat ou encore leur provenanc,e
  • Les concurrents,
  • La durée d’existence du commerce,
  • Le chiffre d’affaires, sa rentabilité, son évolution sur les dernières années,
  • Les fournisseurs et les engagements existants,
  • Le loyer et charges,
  • Les atouts et faiblesses du commerce,
  • Les raisons de la vente,
  • Le prix de vente…

Le premier contact avec le vendeur est primordial. Vous devez établir une relation de confiance. C’est à ce moment que vous devez obtenir le maximum d’informations sur le commerce. Mais c’est aussi à ce moment précis que vous devez donner envie au vendeur d’en savoir plus sur vous, de vouloir vous rencontrer pour éventuellement co-construire un projet de cession. Une négociation bilatérale se fait nécessairement à 2.

– Évaluer le projet

Après avoir obtenu des renseignements auprès du commerçant vendeur, notamment les chiffres concernant le commerce, vous pouvez en évaluer sa rentabilité.

Mais vous devez aller plus loin dans l’étude du projet de reprise. En effet, vous pouvez réaliser une étude de marché plus précise. Cette analyse permet :

  • D’évaluer le potentiel commercial,
  • D’évaluer les attentes des clients,
  • D’étudier la zone de chalandise,
  • D’évaluer la concurrence,
  • D’évaluer le potentiel du commerce.

Par la suite, il faut réaliser une analyse qualitative du fonds comme les caractéristiques du local, les produits vendus, la valeur du stock, l’état des équipements… Sans oublier les employés du commerce. Vous ne pourrez pas forcément vous entretenir avec ces derniers pour des raisons de confidentialité tant que vous ne vous êtes pas mis à minimum d’accord sur la chose et sur le prix dans le cadre d’une offre avec votre vendeur. Soyez patient. Mais exigent le moment venu.

Grâce à ces différentes analyses, vous pouvez désormais réaliser un business plan qui vous aidera à obtenir un financement et à déterminer une trésorerie prévisionnelle.

La négociation des conditions de vente et du prix du commerce

Sur la base de vos analyses, vous détenez les informations nécessaires pour entrer en phase de négociation.

En effet, la valorisation d’une entreprise tient compte de nombreux éléments comme le chiffre d’affaires, l’emplacement, le secteur d’activité, la clientèle, mais aussi les perspectives d’évolution. Être accompagné par des professionnels de l’immobilier d’entreprise s’avère être un véritable atout lors de la reprise d’un commerce.

Une fois que vous avez trouvé un accord avec le vendeur, vous pouvez passer à la signature du compromis afin de sceller vos engagements sur les conditions et le prix de vente du commerce.

Nombre d’acteurs vous inviteront surement à passer par un notaire pour la rédaction de votre compromis de vente. Sachez que dans le cadre d’une cession de fonds de commerce, vous n’y êtes pas obligé. Un très bon avocat d’affaire pourra sans problème remplir cette mission y compris aux yeux de la loi. L’essentiel étant de bien choisir votre conseil juridique et d’avoir confiance en lui.

Choisir le statut juridique du commerce à reprendre

Il est temps maintenant de se pencher sur la création d’entreprise et le choix du statut juridique.

Les statuts juridiques sont nombreux et dépendent de plusieurs critères comme la taille du commerce, l’activité ou encore le nombre d’associés.

Parmi les options qui s’offrent à vous, on retrouve :

  • La reprise d’un commerce seul : l’entreprise individuelle (EI), l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL), la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU),
  • La reprise d’un commerce à plusieurs associés : la société à responsabilité limitée (SARL) ; la société par actions simplifiée (SAS).

Financer la reprise d’un fonds de commerce

Outre l’apport personnel et l’obtention d’un crédit, sachez qu’il existe aussi de nombreuses aides à la création d’entreprise. Cela peut pallier un manque d’apport personnel, ou vous permettre de vous constituer une trésorerie pour démarrer votre activité.

Parmi ses aides et options de financement, on retrouve :

  • L’ARCE : c’est une aide financière versée par Pôle emploi. Le montant correspondant à 45 % du reliquat de vos droits à l’assurance chômage. Mais si vous préférez, vous pouvez conserver à la place le maintien des allocations.
  • L’ACRE : il s’agit d’une exonération de charges sociales pendant un an.
  • Le prêt d’honneur solidaire : il s’agit d’un prêt à taux zéro pour la création ou la reprise d’entreprise accordée sous certaines conditions.
  • Le crowdfunding : vous pouvez tenter de trouver des investisseurs via les plateformes de crowdfunding.

Reprendre une entreprise demande de ne pas se précipiter et d’évaluer tous les risques de l’opération. N’hésitez pas à vous entourer de professionnels pour vous accompagner à chaque étape de votre projet.

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